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Une marche libre vers la beauté

Photo Daniel Bésikian

The instinctive need to magnify reality has lost its credentials; worse, it is often trampled in contemporaneous art, as if this millennial quest becomes, all of a sudden, superficial.

 

Art is constantly building or deconstructing just like a phoenix flying over a wind of perpetual counteraction. The pure creator wants to place himself against this generalised quest of beauty, of the good and of the welfare. Meanwhile, art is compromising with the industry and offers us the “trans-aesthetic” capitalism: art is commercial and industry is aesthetised. Here we are, witnesses of an absurd and contradictory epoch in regards to beauty in art. The quest of beauty and happiness, at everybody’s reach today, general life philosophy, re-interest the philosophers and will become again part of their studies.

 

The eye must take a shortcut to pure emotion. Loosing its innocence and/or becoming too sophisticated or sharp, is risking altering our spontaneously contemplative emotions. Intuition must remain inexplicable, inborn, isolated from pragmatism: it is aesthetical experience’s autonomous engine. Lecture and creation, both result from the intuition, from this brutish sincerity, far away from dogmas. Art is a permanent road between our soul and our experience (by soul I name the emotional conscience) creation’s mystery- the divine, as we understand it- is found only in the free creational act, at most of all in children. The creation is a perpetual movement it never stops!

 

 A masterpiece arises when the artist, free from his education, from his social context or his personal road, even free of his individualism, is able to express absolute truth. Beauty’s concept is linked to the harmony, to the ideal and is capable to cross epochs and continents. This capacity to encapsulate an epoch’s essence, defines a major form of art. (…)

The golden ratio can be calculated thanks to mathematics, but harmonies perception is inborn, therefore a sense. In its primordial state, it doesn’t consider education, nor some voluntary intellectual path. It is the same approach as what we think we know about the divine, beauty will produce the same effects as belief. Believing in something is beyond our will; it is an automatic reaction, subcontinent. Liking something pulls the same strings and rewrites our comprehension through imagination. Reality and imagination’s emotions produce the same automatic sensations as happiness, tragedy, fear, laughter, anxiety and sympathy.

 

Art and nature (the last being the fist inspiration for art) have this “divine” capacity to produce automatic sensations thanks to a purely aesthetical trigger. They call upon our emotions and therefore have an educational role. This panel of emotions is triggered not by an action, an event or a fact, but by a depiction (natural or artistic) of an emotional path. Often, this path takes an intellectual shortcut, without any description, to produce the emotional effect. Figurative, narrative or symbolism art use more accessible elements. But abstract art offers direct links to pure emotions.

Le besoin instinctif de magnifier la réalité a perdu ses lettres de noblesse; pis, il semble souvent bafoué dans l’art contemporain, comme si cette quête millénaire devenait d’un coup superficielle.

 

L’art ne cesse de se construire et se déconstruire tel un phénix qui vole sur un courant de contreréaction perpétuelle. Le créateur pur se veut [et se dresse] contre cette quête généralisée du beau, du bon et du bonheur. En même temps, l’art pactise avec l’industrie et nous offre le capitalisme « trans-esthétique » : il devient plus commercial tandis que l’industrie s’esthétise. Nous voici témoins d’une époque absurde et contradictoire en ce qui concerne le beau dans l’art. La quête du beau et du bonheur, désormais à la portée de tous, devenue philosophie de vie générale, va réintéresser les philosophes qui tendent à la placer de nouveau dans leurs études.

Le regard doit emprunter des raccourcis vers l'émotion, pure. En perdant son innocence et/ou en devenant trop raffiné ou affûté, il risque d'altérer nos émotions spontanément contemplatives. L’intuition doit demeurer inexplicable, innée, isolée du pragmatisme: elle est le moteur autonome de l’expérience esthétique, c’est elle qui distingue l’art de l’artisanat, du savoir faire et du design. Lecture et création viennent de l’intuition, de cette sincérité animale, loin des techniques dogmatiques. L’art est un aller retour permanent entre l’âme et l’expérience (par l’âme je veux surtout dire conscience émotionnelle). Le mystère de la création – le divin, tel que nous le comprenons - on le retrouve dans l’acte créateur libre, surtout chez l’enfant. La création est un mouvement perpétuel, elle ne s’arrête jamais!

Le chef-d’œuvre survient quand l’artiste, libéré de son éducation, de son contexte, de son cheminement personnel voire de son individualisme, arrive à exprimer des vérités absolues. Le concept du beau est relatif à l’harmonie, à l’idéal et est souvent capable de traverser les époques et les territoires. C’est cette capacité d’enfermer l’essence même d’une période qui donne à une forme d’art sa valeur majeure, recelant la mode de son temps dans une forme esthétique élevée.

Dans la Grèce antique, on pose le premier canon de beauté inspirée de la réalité : le kalokagathia. Kalos signifie Beau, terme proche du bon aussi, en grec ancien. Agathos signifie le bien comme vertu. Pour les grecs le beau ne pouvait se dissocier du bon et du juste. Pourquoi est-ce que j’utilise le terme « réalité » pour ce nouveau canon esthétique? Car avant, l’art égyptien ou sumérien ont bien imposé des canons de beauté, seulement ils

visaient un idéal divin purement imaginé, et les sculptures ne prenaient pas en compte le point de vue de l’humain, contrairement a la sculpture et l’architecture grecque qui s’adressait au peuple. C’est l’art figuratif versus l’art synthétique. Aujourd'hui on peut parler de l’art expressif versus l’art impressif.

Au Vème siècle av J.C., est né le concept des proportions mathématiques et le nombre d’or comme principe de l’harmonie. Propre à l’appréciation esthétique de l’œil humain, le nombre d’or s’applique à toute forme d’art et dans toutes les cultures. Il va traverser les époques et représente la base de toute beauté naturelle ou réalisée par l’homme.

(a est a b ce que a + b est a, donc, (a + b)/ a=a / b) A la Renaissance on le nom le nombre divin et au XIXème on va l’appeler nombre d’or désigné par φ (phi)

(X au carrée=X+1 il vaut exactement (1+racine de 5) /2 soit approximativement 1,6180339887)

 

Le nombre d’or est démontrable grâce à la mathématique, mais la perception de l’harmonie est innée, un sens donc. Dans son état primordial, elle ne tient compte ni de l’éducation ni d’un éventuel chemin intellectuel volontaire. C’est une approche de ce que l’on pense comprendre du divin : le beau aurait donc les mêmes effets que la croyance. Croire en quelque chose est au-delà de la volonté, c’est une réaction automatique, subconsciente. Aimer quelque chose utilise les mêmes ingrédients et nous transcrit notre compréhension par l’imagination. Les émotions de la réalité et celles de l’imagination procurent les mêmes sensations automatiques comme le bonheur, la tragédie, la peur, le rire, l’angoisse, la sympathie.

 

L’art et la nature (toujours la source principale d’inspiration pour l’art) possèdent cette capacité “divine” de produire des sensations automatiques grâce à un déclencheur purement esthétique. Avec leur valeur esthétique, ils font appel à nos émotions et ont forcément une capacité instructive. Ce que je veux dire par cela, c’est que tout cet éventail d’émotions se déclenche non pas grâce à une action, un évènement ou un fait, mais tout simplement grâce à une représentation (naturelle ou artistique) d’un chemin émotionnel illustré. Souvent ce chemin prend un raccourci intellectuel sans passer par la description pour produire l’effet de l’émotion. L’art figuratif, l’art narratif ou symbolique utilisent des éléments plus accessibles pour cette démonstration. L’art abstrait offre par contre des vrais raccourcis vers l’émotion.

                                     Alexandra MAS, 2014
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